miércoles, 2 de octubre de 2013

El Cine como instrumento de integración social


                     

Este año hemos contado en el festival con la presencia del largometraje Frontera.Primer film español de ficción surgido de la cooperación entre presos y profesionales del Cine, rodado íntegramente dentro los muros de una prisión, con derecho a ser exhibida en cinesLa película es el punto culminante de un proyecto teatral llevado a cabo en un centro penitenciario de Cataluña, con el objetivo de "reflexionar sobre el encierro y la culpa". Como telón de fondo una única habitación: un espacio reservado en el centro a la práctica de artes escénicas. Un lugar en el que "se olvidan de que están en la cárcel"

En conversación con Manuel Pérez, director del largometraje, y Eva García, trabajadora social y actriz que inició el proyecto teatral en el centro, les preguntamos sobre si creen que el Cine puede ser un instrumento de integración social. En este caso de aquellos que se encuentran internos en centros penitenciarios, pero también de aquellos que, por cualquier razón, están situados a los márgenes de la sociedad establecida.

La sensación "desde fuera" que ha sentido Manuel Pérez es que el proceso de rodar una película con personas presas no provoca en ellas una integración real. "Durante un período de tiempo les haces sentir empoderamiento a través de reconocer en sí mismos una capacidad, integrarla en un espacio de trabajo y socializar con un grupo de personas que vienen de fuera y que no comparten la misma condición de presos. Pero no creo que suponga una integracción total", comenta el director. Y prosigue: "Lo que demostró la película como experiemento es que cuando a esta gente que han perdido por completo la capacidad de decisión y se han vuelto dependientes, si se les pone una exigencia alta se adaptan sin ninguna dificultad y piden más. Cuanta más responsabilidad y toma de decisiones se les permite, mejor se sienten".

Para Eva García "hay que comenzar definiendo qué es integrar y porque consideramos que esas personas no están integradas". Pone como ejemplo a Antonio, que hace el personaje de Portu en la película: "Nació en una cárcel. Lo raro hubiera sido que no esté donde está ahora. Muchas veces se habla de reinserción, cuando en realidad ese individuo nunca ha estado integrado". Para esta trabajadora social el camino para la integración vendría de trabajar con la estructura social en la que estamos inmersos: "La película está hecha para mostrar fuera de las prisiones. Dentro ya conocen perfectamente como es la vida encerrado". El impacto debe ser entonces de puertas para afuera, pero recuerda que "así está establecido para recordarle al resto de la sociedad que, si se equivocan, correrán la misma suerte".

La solución comenzaría entonces por abrir la sociedad a una reflexión sobre el tema, lo cual esta película consigue, pues su capacidad de impacto para abrir la discusión es alta, como demostró en el debate que se produjo tras la presentación del film en Cinespaña. "Eso no quiere decir que luego la gente cambie de opinión respecto al tema, pero al menos se cuestionarán que es lo que está ocurriendo con este tipo de gente", añade Eva. Y prosigue: "Los presos hacen muchas actividades artísticas pero son elementos de contención, pues posteriormente no existen posibilidades para continuar dentro con el aprendizaje y que ese cambio se torne real". 

El objetivo principal de estos proyectos es darle a la persona interna un poquito de alivio, pero en el fondo están abriendo un discurso, y "es ahí donde creo que está el trabajo de la integración", señala Eva. "Pero hay unas víctimas en la calle de las que no nos olvidamos", recalca. "En el proyecto cinematográfico hemos tratado con gente que tiene delitos complejos. Hay que asumir esto primero para seguir adelante". En este caso la integración debe producirse entonces de fuera hacia dentro. E ir al cine a ver esta película puede ayudarnos a ello. 


Le Cinema comme instrument de l'integration sociale

Cette année, le festival accueille le long métrage « Frontera ». Premier film de fiction, né de la collaboration entre des prisonniers et des professionnels du cinéma, tourné intégralement entre les murs d'une prison, pouvant être projeté légalement dans des cinémas de l'état espagnol. Le film est l'aboutissement d'un projet théâtral, mené dans un centre pénitentiaire de Catalogne, avec pour objectif de « réfléchir sur l'enfermement et la faute. » Pour seul décor une salle, un espace du centre réservé à la pratique des arts scéniques. Un lieu où « ils oublient qu'ils sont en prison. »

Nous avons rencontré Manuel Perez, réalisateur de ce long métrage, et Eva Garcia, travailleuse social et actrice, qui fut à l'initiative de ce projet théâtral dans le centre. Nous leur avons demandé s'ils pensent que le cinéma peut être un instrument d'intégration social pour ceux qui se trouvent de l'autre côté de la frontière. Ceux, qui, pour une raison ou une autre, sont situés en marge d'une société établie.

La sensation « de l'extérieur »  qu'a ressenti Manuel Perez, est que le processus de tourner un film avec des personnes incarcérées n'a pas chez elles un effet de réelle intégration. « Pendant un moment, ils peuvent se sentir investis d'un certain pouvoir ; en leur reconnaissant des capacités , en les intégrant à un espace de travail, et en vivant cette expérience avec un groupe de personnes qui viennent de l'extérieur et qui ne partagent pas les mêmes conditions que les prisonniers.. mais je ne pense pas que tout cela induise une intégration réelle. » commente le réalisateur. « Ce que l'expérience de ce film nous montre, c'est que ces personnes qui ont complètement perdu la possibilité de décider et qui sont devenus dépendants, quand tu leur demandes beaucoup et que tu es très exigeant, ils s'adaptent sans difficulté et ils t'en demandent encore. Plus tu leur donnes des responsabilités, plus tu leur demandes de prendre des décisions, mieux ils se sentent»

Pour Eva Garcia « il faut d'abord commencer par définir ce que c'est que l'intégration, et pourquoi nous considérons que ces personnes ne sont pas intégrées. » Elle prend comme exemple Antonio, qui joue le personnage de Portu dans le film « Il est né en prison. Ce qui aurait été étrange c'est qu'il ne soit pas là où il se trouve maintenant. Souvent, on parle de réinsertion, alors que cet individu n'a jamais été intégré » Pour cette travailleuse social, le chemin de l'intégration viendra en travaillant avec la structure sociale dans laquelle nous sommes immergés : « Le film a été fait pour être vu en dehors des prisons. A l'intérieur, ils savent déjà parfaitement comment est la vie quand tu es enfermé. » L'objectif est alors d'ouvrir des portes vers l'extérieur, mais elle rappelle que « Tout cela est construit pour rappeler aux autres que, s'ils se trompent, ils subiront le même sort. »

Il faudrait que la société puisse s'ouvrir à la réflexion sur ce thème, ce que fait ce film, car l'impact qu'il produit est suffisamment fort pour ouvrir une discussion, comme nous avons pu le voir lors du débat après la présentation du film à Cinespaña. « Ca ne veut pas dire que les gens changent d'avis sur la question, mais au moins ils se demandent ce qui se passe pour ce type de personnes » ajoute Eva . « Les prisonniers  font beaucoup d'activités artistiques mais cela fait partie de leur détention, puisque ensuite il n'y a pas de possibilité de continuer cet apprentissage et que ces changements deviennent réels. »

L'objectif principal de ce projet est de donner à la personne qui est à l'intérieur un peu de soulagement, mais dans la fond cela ouvre un autre discours, et c'est là « où je crois que se met en place le travail de l'intégration » nous dit Eva. « Mais il y a des victimes de la rue que nous n'oublions pas » ajoute -t-elle. « Dans ce projet cinématographique, nous avons travaillé avec des personnes qui ont commis de graves délits. Il faut d'abord assumer cela pour pouvoir continuer. »

L'intégration se déroulera donc de l'extérieur vers l'intérieur. Et aller au cinéma pour voir ce film peut nous y aider.

Traduction: NolwenLe Tallec

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