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Jonás Trueba, Aura Garrido y Francesco Carril, equipo del film Los ilusos presente en Cinespaña, hablan del metacine o cuando el Cine es protagonista en la trama. Ocho y Medio (1963), de Fellini y La noche americana (1983), de Truffaut son la obras cumbre del metacine. Y todo esto porque la película Los ilusos va de eso, o no...
Le méta-cinéma ou le Cinema comme personnage principal de l'histoire
Le méta-cinéma ou le Cinema comme personnage principal de l'histoire
Jonás Trueba, Aura Garrido et Francesco Carril, l'equipe du film Los Ilusos présents à Cinespaña, nous parlent de méta-cinema ou de quand le cinéma est le personnage principal de l'histoire. 8½ (1963) de Fellini et La Nuit Américaine (1983) de Truffaut sont les ouvres referance du méta-cinéma. En tant ça parce que le film Los Ilusos aborde ça, ou pas...
Traduction: Andrea Alpañes
Interview en français
Jonás Trueba, Aura Garrido et Francesco Carril, équipe du film Los Ilusos, présents au festival Cinespaña, parlent du méta-cinéma, ou quand le cinéma lui-même devient protagoniste d’un film. Huit et demi (1963), de Fellini et La Nuit américaine (1973), de Truffaut sont les œuvres les plus représentatives du méta-cinéma. Los ilusos parle un peu de tout cela.
Le réalisateur du film, Jonás Trueba, demande aux deux acteurs principaux s’ils pensent que Los Ilusos est un film sur le cinéma dans le cinéma. Dans le film, Francesco joue le rôle d’un réalisateur mais c’est bien Jonás qui a écrit le synopsis expliquant qu’il s’agissait d’un film sur le désir de faire du cinéma et de ce que font les cinéastes quand ils ne font pas de films ; c’est à dire se promener, bavarder, prendre des cuites, être seul ou être amoureux. Ce n’est pas seulement un film de cinéphiles. Francesco souligne le fait qu’en apparence, un réalisateur, un acteur ou tout créateur ne travaillant pas, semble ne rien faire de ses journées mais que la vie quotidienne lui sert à nourrir son travail.
Jonás insiste sur le fait qu’il voulait faire un film sur le cinéma mais sans montrer de tournage et sans tomber dans le côté glamour du cinéma. Finalement c’est plus un film sur la vie quotidienne de personnes qui pourraient travailler dans le cinéma. Aura pense que la forme, et notamment le fait d’avoir tourner en 16mm, renforce cette idée de vivre le quotidien des travailleurs du cinéma et finalement permet également de découvrir Madrid au jour le jour. On voit les « coutures » du film, les techniciens apparaissent subrepticement. Francesco ajoute que les dessous du film font intégralement parti du film et ne crée pas de distance mais au contraire s’intègre à la narration de l’histoire.
Le méta-cinéma ne devrait pas être un élément apportant de la distance, selon Aura. Jonás évoque le fait d’avoir décidé de laisser certains claps dans le film. Le premier clap pourrait être comme un coup de massue sur la tête du spectateur, mais grâce au son, au fait qu’on entende aussi les pas et les voix de l’équipe derrière, on montre la relation ambigüe entre la vie et le cinéma. Finalement grâce au hors champ on adoucie les frontières et on intègre de façon naturelle les méandres du tournage.
Jonás a récemment présenté le film dans un village indien de la région de Oaxaca au Mexique et un spectateur lui a fait remarquer qu’il avait eu l’impression de regarder un documentaire anthropologique. Cette idée lui a beaucoup plu car il s’agit bien de parler de quatre êtres vivants, sans prétendre être représentatifs de quoi que ce soit. Ils marchent, bavardent ou tombent amoureux. Francesco et Aura ont fait évoluer les personnages à mesure que le tournage avançait (le tournage a duré 7 mois).
Aura attire l’attention sur le fait que dès le premier intertitre apparaissant au début du film, on parle de « transparence ». Ce mot colle peut-être mieux au projet. Plus que de mise en abime du cinéma, il s’agissait de transparence dans tous les aspects du film. Jonás explique qu’effectivement, ils ont joué carte sur table alors qu’en général on camoufle dans la trame toutes les ressources dont on dispose. Ici on montre tout, non pas pour souligner nos références mais pour dire d’où elles viennent et pourquoi elles sont là. Les livres, les textes, les chansons qui ont inspiré ce film sont visibles avec une certaine évidence. Jonás souhaite les montrer de la façon la plus honnête possible de manière à ce que le spectateur puisse établir des liens ou rechercher des liens entre les différents éléments du film.
Selon Aura, le film s’éloigne de la fiction dans la mesure où il n’a pas une structure narrative classique et où l’on découvre comment le film a été tourné. En imbriquant la fabrication du film dans l’histoire, le film semble peut-être moins réel qu’une fiction tournée et montée dans les règles de l’art.
Jonás pense qu’il est intéressant d’aborder la dualité entre réalité et irréalité. En fin de compte, Los ilusos n’est pas un film réaliste. Ce serait plutôt un film utopique. Cependant Aura ajoute que pourtant, le film est bien plus réaliste que d’autres dans la mesure où tous les décors sont réels et même certains personnages. D’après Francesco, il n’y a rien de plus naturel que d’aller acheter une baguette de pain, de manger ou de ne rien faire, comme dans le film.
Jonás conclue en disant qu’ils ont beau chercher des arguments a posteriori, mais que dans le fond c’est un film inconscient, qu’ils ont fait le film de manière assez inconsciente. On peut certes parler d’un dispositif intellectuel, mais en réalité les acteurs n’ont travaillé qu’avec peu d’éléments. D’après Francesco, ils avaient une idée de ce qu’ils voulaient faire mais pas nécessairement de comment le faire, le film a finalement pris forme petit à petit.
Traduction: Marine de Contes
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